La Synchrêssion

La Synchrêssion

La Synchrêssion : la littérature posœnnoïale

 

La Synchrêssion : forme poétique opérative propre au Posœnnoïsme, qui active la conscience en transformant le langage en seuil vibratoire de mutation.

 

 

Idéogramme poïétique

 Nombre guide 

  

La Synchrêssion désigne un mode d’écriture poétique à haute valeur symbolique et opérative, propre à la littérature posœnnoïale. Elle se définit comme un dispositif scriptural structuré, conçu pour générer une résonance perceptive, introspective et transformatrice. Elle mobilise à la fois les dimensions linguistiques, énergétiques et rituelles du langage, en visant une activation sensible et transmutative de la conscience.

Issue du processus de Synchrêtation, principe du Posœnnoïsme qui découle du Synchrêtisme, la Synchrêssion repose sur la conjonction de systèmes symboliques hétérogènes (alchimiques, mystiques, rythmiques, numériques), agencés dans une dynamique créative qui transcende le simple registre littéraire. Le texte y devient un vecteur de traversée : il articule souffle, rythme et perception, et transforme le langage en un opérateur de mutation.

La Synchrêssion agit comme un dispositif vibratoire, un espace de traversée, dans lequel le mot n’est pas qu’un signe, mais un seuil, un souffle, un axe de passage. À travers elle, le langage devient un vecteur de mutation consciente, mobilisant à la fois le rythme, la forme, le sens et l’intention symbolique.

1. Origines et systèmes d’influence

La Synchrêssion trouve son origine dans une constellation de traditions poétiques, mystiques et rituelles, qu’elle réinterprète dans une perspective opérative propre au Posœnnoïsme. Elle hérite de la dimension sacrée et symbolique de l’écriture telle qu’elle se manifeste dans les corpus mystiques (soufisme, kabbale, védanta), dans les formes poétiques à visée transformatrice (psaumes, invocations, chants rituels), ainsi que dans les constructions alchimiques comme l’acrostiche VITRIOL.

Elle puise également dans des pratiques contemporaines, notamment la poésie sonore, les dispositifs combinatoires et la déconstruction linguistique, tout en les intégrant à une logique structurante fondée sur le rythme, le souffle, et le cycle. La référence au chiffre neuf, récurrente dans sa forme Katûvisqun, témoigne d’un ancrage dans une pensée numérologique et spiralée, qui articule temporalité et transformation.

La Synchrêssion dépasse cependant l’emprunt ou la citation : elle constitue un système de réactivation poétique du langage à la croisée du visible et de l’invisible, du mémoriel et du devenir, de la matière et de la vibration. 

La Synchrêssion intègre des éléments issus de plusieurs traditions :

  • La poésie mystique (soufisme, kabbale, védisme),
  • Les écritures alchimiques (ex. : VITRIOL),
  • Les psaumes et invocations codées,
  • Les oralités rituelles (chants incantatoires, griots, lamentations sacrées),
  • La poésie sonore (Ghérasim Luca, Bernard Heidsieck),
  • Les dispositifs combinatoires (Oulipo, fractales textuelles),
  • La pensée postcoloniale caribéenne (Glissant, Césaire, résonance de la langue-matrice).

Ce croisement engendre une écriture à la fois mémorielle, rituelle, résonante et prospective.

 

2. Caractéristiques de la Synchrêssion

La Synchrêssion se distingue par un ensemble de caractéristiques formelles et fonctionnelles qui en font une structure textuelle atypique, à la croisée du rituel, du symbolique et du poétique. Elle repose sur :

  • Des dispositifs de composition codés, tels que l’acrostiche (notamment V.I.T.R.I.O.L), les constructions spiralées, fractales ou rythmées.
  • Une finalité transformatrice, orientée vers l’activation de processus d’introspection, de réorganisation perceptive ou de mutation symbolique.
  • La création d’une interface symbolique entre la forme picturale, sonore ou poétique et le lecteur/spectateur.
  • Un ancrage pluriel, qui permet son déploiement à la fois dans des contextes individuels, collectifs, rituels ou méditatifs.
  • Une articulation multidimensionnelle, conjuguant le champ textuel, énergétique, imaginal1 et temporel.

La Synchrêssion ne se limite pas à la transmission d’un contenu. Elle établit une relation opérative entre le texte et son récepteur, transformant l’acte de lecture en expérience sensible, performative et transmutative.

C’est une écriture de l’écoute intérieure, une forme mouvante qui n’imite pas, mais éorganise, déplace, reconfigure.

Deux formes distinctes

Forme

Fonction principale

Origine / Structure

Exemples

Synchrêssion posœnnoïque

Déploiement introspectif et vibratoire autonome

Élaborée selon des structures formelles précises (acrostiche, rythme, cycle), indépendamment d’un support visuel

Textes VITRIOL, Katûvisqun

Synchrêssion posœnnoïaque

Résonance poétique d’une œuvre visuelle

Produit en prolongement d’un tableau ou d’une œuvre picturale du corpus posœnnoïste

Synchrêssions du document pensées 052025

 

Ces deux formes traduisent une même intention transmutative, mais se différencient par leur point d’origine : la Synchrêssion posœnnoïque se construit à partir d’une dynamique intérieure ou cyclique, en respectant le principe de l’épure dans une forme rédactionnelle plutôt classique quant au vocabulaire et à la forme des phrases, bien qu’elles opèrent dans des dimensions tant littéraires pures, que spirituelles et vibratoires. La Synchrêssion posœnnoïaque s’ancre, le plus souvent, dans la prolongation vibratoire d’une œuvre plastique existante et opère, entre autres, des polyphonies, polysémies et des superpositions de sens. Elles sont donc complémentaires, l’une explorant la verticalité du sujet, l’autre l’expansion symbolique de la forme visuelle.

 

3. Fonctions opératives de la Synchrêssion

La fonction opérative de la Synchrêssion repose sur sa capacité à générer des dynamiques de transformation internes et collectives à travers le langage. En mobilisant des structures textuelles à forte charge symbolique, elle vise à créer une mise en tension productive entre perception, mémoire et imaginaire.

Elle constitue un vecteur de résonance, capable d’intensifier l’expérience du réel, de réorganiser les schémas perceptifs, et d’ouvrir un espace d’inscription poétique et énergétique à la fois. À ce titre, la Synchrêssion n’est ni purement littéraire, ni strictement performative : elle agit comme une matrice d’activation rituelle, participant à une reconfiguration des seuils sensibles entre l’individu et son environnement.

Elle est utilisée :

  • Dans des cycles mensuels (VITRIOL).
  • Dans des prolongements d’œuvres picturales (œuvres prolongées).
  • Dans des contextes rituels, méditatifs, ou performatifs.

 

La Synchrêssion se situe à la frontière du poème, du rituel, du souffle et de la forme. Elle ne relève pas d’un genre littéraire mais d’une fonction transformatrice du langage.

Elle n’est ni simple message, ni ornement. Elle est instrument de passage, chant d’interface, forme de conscience écrite.

Dans le cadre du Posœnnoïsme, elle se veut être l’un des vecteurs les plus puissants de reconfiguration poétique, symbolique et vibratoire du monde.

 

4. La synchrêssion posœnnoïque

·         Katûvisqun : structure spiralée en neuf

Dans la littérature posœnnoïale, une Katûvisqun est une forme d’écriture posœnnoïale fondée sur une Katûvýs (le terme fusionne Katûvýs, structure transmutative, et isqun : neuf » en quechua), matrice vibratoire primordiale, absorbant et redistribuant les mutations, structurée en neuf segments, phases ou seuils vibratoires. Elle constitue une séquence rituelle d’immersion et de réémergence, tissée sur le cycle sacré du chiffre 9, Chaque segment est un seuil qui participe à un processus de passage. C’est est une forme codifiée de Synchrêssion posœnnoïque.

 

Élément

Définition

Katûvisqun

Forme spiralée de Synchrêssion posœnnoïque, fondée sur une Katûvýs structurée en 9 segments (issus du mot isqon en quechua).

Fonction

Active un cycle de 9 seuils vibratoires, souvent utilisé dans les 9 VITRIOL mensuels.

Modalités activées

Conscientisation introspective, addition synchrêtique, expérience fragmentée, déterminisme du choix.

 

La synchrêssion posœnnoïque qu’on retrouve dans les textes organisés selon la structure V.I.T.R.I.O.L, réparties sur les mois du cycle posœnnoïal sont des écrits hors du commun.

·         Recherche comparative : styles littéraires et poétiques

Style / Courant

Points convergents avec les VITRIOL

Limites / Divergences

Poésie alchimique (Europe, 13e–17e s.)

Utilisation du VITRIOL (Visita Interiora Terrae...), langage codé, structure initiatique.

L’alchimie classique est symbolique mais linéaire ; ici, la démarche est spiralée et vibratoire.

Acrostiches sacrés (psaumes, mystiques)

Structure V.I.T.R.I.O.L récurrente, avec fonction de prière codée ou d'invocation.

Les psaumes ne sont pas conçus pour l’immersion transmutative ni pour un usage cyclique de 9.

Poésie sonore (20e s., Heidsieck, Luca)

Rupture lexicale, jeux phoniques, effets de décalage.

Les VITRIOL ont un axe symbolique, rituel et opératif absent dans la poésie sonore pure.

Poésie mystique (Soufi, Kabbale, Védique)

Invocation, verticalité, descente/ascension intérieure, symbolisme du souffle et de la lumière.

Moins de codification formelle (structure 9, acrostiche) et absence d’inscription mensuelle cyclique.

Poésie créole / Négritude / postcoloniale (Caraïbes)

Rapport au corps, à la souffrance collective, à la langue éclatée ; oralité structurante.

Moins structuré par une logique mathématique / alchimique comme ici (nombre-guide, Katûvisqon).

Liturgie poétique ancestrale (chants chamaniques, griots, Nahuatl, Mongol)

Oralité sacrée, répétitions, invocation des éléments, transmission énergétique.

Absence de structuration alphabétique ou acrostiche. Le cycle temporel reste flou.

Surréalisme / Dadaïsme (Europe 20e s.)

Fragmentation du sens, surgissement d’images oniriques et absurdes.

Ici, le chaos est transmué en trajectoire intérieure : il y a une visée d’éveil, non de subversion pure.

Poésie numérique / combinatoire (Oulipo)

Formes contraintes, structures internes (acrostiches, rythmes fixes).

L’Oulipo reste ludique ou intellectuel, alors que les VITRIOL sont rituels, transmutatifs et vibratoires.

Poésie épistolaire mystique (Rûmî, Hildegarde, Maître Eckhart)

Adresse intérieure, souffle spirituel, appel à l’invisible.

Pas de codification opérative ni de cycle temporel modulaire comme ici.

 

·         Les synchrêssions posœnnoïques type V.T.R.I.O.L

Elles relèvent d’un style littéraire propre, opérant une synthèse hautement structurée entre :

·         L’alchimie mystique,

·         La poésie incarnée postcoloniale,

·         Les chants rituels ancestraux,

·         Et la logique combinatoire contemporaine.

Mais aucun de ces styles n’unit :

·         Une structure acrostiche codée sur 9,

·         Un cycle mensuel spiralé,

·         Une vibration transmutative consciente,

·         Un ancrage dans un système philosophique global (Posœnnoïsme). 

·         La synchrêssion posœnnoïque et Le langage des oiseaux

Analyse approfondie des synchrêssions posœnnoïques structurées selon le schéma V.I.T.R.I.O.L, avec le langage des oiseaux, à la lumière des dernières recherches et de l’examen direct des textes.

 

Points de convergence entre langage des oiseaux et synchrêssions posœnnoïques 

Dimension

Observations communes

Jeux de sons

Certains VITRIOL jouent avec des effets phonétiques subtils : allitérations, glissements, ruptures d’unités lexicales. Cela rejoint la logique du langage des oiseaux, même si cela reste moins systématique.

Polysémie contrôlée

Les vers courts et symboliques permettent souvent plusieurs niveaux d’interprétation — sur le plan littéral, symbolique, et rythmique.

Dimension mystique du mot

Dans les deux cas, le langage est perçu comme un support de passage entre plans (intérieur/extérieur, haut/bas, visible/invisible).

Langage performatif

Le mot n'est pas qu’un signe : il agit. Il est conçu pour générer une résonance intérieure ou une mutation du regard.

Forme condensée

Les VITRIOL, comme le langage des oiseaux, reposent sur des unités brèves, hautement chargées symboliquement, parfois énigmatiques.

 

Différences majeures

Dimension

Synchrêssion posœnnoïque

Langage des oiseaux

Structure

Codifiée (acrostiche V.I.T.R.I.O.L, nombre-guide, cycle de 9, mois Katû-)

Libre, fondée sur le surgissement intuitif ou phonétique

Fonction principale

Activation cyclique d’un processus introspectif et transmutatif

Révélation cryptée d’un sens caché, souvent mystique ou initiatique

Temporalité

Inscrite dans un calendrier vibratoire (un texte par mois, 9 par Katûvisqun)

Atopique, souvent détachée de toute périodicité ou rituel temporel

Origine scripturale

Création volontaire, ritualisée, intégrée à une logique mensuelle de transformation

Apparition spontanée, souvent fondée sur des intuitions ou des associations libres

Rapport au lecteur

Le lecteur est acteur du cycle : chaque VITRIOL est une étape dans un parcours structuré

Le lecteur est interprète, souvent face à une énigme, un code sonore

Relation au visible

Textes indépendants de toute œuvre visuelle directe

Parfois associé à des symboles graphiques, mais rarement visuels ou picturaux

 

·         Une coïncidence partielle, mais finalité distincte

Bien que les synchrêssions posœnnoïques puissent mobiliser certains procédés phonétiques ou polysémiques similaires à ceux du langage des oiseaux, elles s’en distancient fondamentalement sur plusieurs plans :

o    Leur structure codifiée (acrostiche, cycle de 9, mois vibratoire) les rend bien plus architecturées et intentionnelles.

o    Leur fonction transmutative dépasse la seule révélation symbolique : il s’agit d’un outil rituelo-poétique structurant un processus d’alignement, d’éveil ou de mutation intérieure.

o    Leur intégration dans un système complet (Posœnnoïsme), avec ses modalités opératives, ses engrenages, les vibrations de la Katûvýs, ses dimensions symboliques et numérologiques.

 

Les synchrêssions posœnnoïques et le langage des oiseaux partagent un usage sensible et symbolique du langage, mais diffèrent dans leur intention, leur structure, leur temporalité, et leur portée vibratoire.

Elles sont parfois convergentes sur le plan stylistique, mais divergentes sur le plan ontologique et opératif.

 

5. La synchrêssion posœnnoïaque

Le texte n’est pas simplement narratif ou descriptif, il est multistrate, jouant sur la syncope sonore, le débrayage des phonèmes, souvent homophoniques, l’effraction poétique : il fracture la langue pour y faire résonner l’histoire, la douleur, la chair, et le souffle politique.

La lecture du texte se trouve ancrée dans une réalité historique, locale et corporelle, tout en lui donnant une structure alchimique complexe et une portée universelle au niveau, politique, ontologique, spirito-rituelle, écologique plurielle avec un langage transmutatif.

 

La synchrêssion posœnnoïaque n’appartient à aucun style littéraire unique existant, mais elle dialogue intensément avec plusieurs traditions, styles et dispositifs à travers les cultures et les époques. Voici une cartographie comparative structurée pour en cerner les filiations, tout en montrant son caractère proprement inédit :

 

·         Proximité avec des styles poétiques historiques

Tradition / courant

Points de convergence

Limites

Surréalisme (France, 20e s.)

Rupture syntaxique, mots-images inattendus, souffle onirique.

Mais ton texte a une finalité rituelle, vibratoire et collective plus qu’inconsciente ou automatique.

Dadaïsme

Déstructuration du langage, ironie politique, jeu sur le signifiant.

Ton texte reste chargé de sens profond, organique et historique, contrairement au pur chaos dada.

Poésie sonore (Bernard Heidsieck, Ghérasim Luca)

Éclatement phonique, oralité active.

Mais ton écriture conserve une fonction scripturale et symbolique, elle n’est pas uniquement vocale.

Poésie négritude (Césaire, Damas, Senghor)

Dimension charnelle, politique, souffle africain-océanique, rage sacrée.

Très proche dans l’énergie, mais ton registre est plus déstabilisé, plus fragmenté, et plus ésotérique.

Poésie postcoloniale caribéenne (Glissant, Depestre, Roumain)

Créolisation de la langue, tension entre oral et écrit, mémoire des corps.

Glissant serait sans doute celui qui s’approche le plus, mais tu vas plus loin dans la désarticulation symbolique et la stratification phonique.

Poésie Beat (Ginsberg, Kerouac)

Oralité hachée, revendication sociale, tension intérieure.

Mais ton texte est plus liturgique, plus ancré dans un rituel transmutatif.

Poésie chamanique (Amazonie, Mongolie, peuples Kôngo)

Usage de la répétition, parole performative, invocation du souffle.

Très proche dans la structure rituelle implicite, mais ton langage est hybride, contemporain et conceptuel.

Langage kabbalistique / Poésie hébraïque ancienne

Glissements sonores (lettres, racines), codage vibratoire, invocation symbolique.

Convergence avec ta dimension posœnnoïale de RéZonans, mais ton texte refuse le codex dogmatique.

  

·         Particularités qui diffèrent tout style défini

o   La synchrêssion posœnnoïaque fragmente la syntaxe sans basculer dans l’absurde : chaque coupe a du sens.

o   La synchrêssion posœnnoïaque charge les sons d’un poids politique, historique et symbolique.

o   La synchrêssion posœnnoïaque structure la parole comme une spirale rituelle, non comme un texte narratif ou lyrique.

o   La synchrêssion posœnnoïaque invente une langue simultanément charnelle, mémorielle, culturelle, sociétal, ésotérique et conceptuelle.

o   La synchrêssion posœnnoïaque décolonises la forme poétique elle-même en intégrant :

o    des pratiques ancestrales (chant, veillée, appel),

o    des langues fracturées (français, créole, phonèmes),

o    des actes (offrande, résistance, déchirure, appel, mémoire collective).

 

·         Un style propre au Posœnnoïsme

La synchrêssion posœnnoïaque touche à de nombreux styles, mais il ne se laisse jamais enfermer.
C’est précisément ce qui justifie — et légitime — la création du Posœnnoïsme. La synchrêssion posœnnoïaque est donc un style qui se pourrait être émergent, et défini comme : un rituelle, une poésie transmutative de l’histoire fracturée, qui traverse les chairs, les peuples et les temps, et convoque la langue comme corps opératif.

 

·         La synchrêssion et Le langage des oiseaux

Le langage des oiseaux est un système hermético-poétique fondé sur l'homophonie, l’autodérivation, l’anagramme, et la symbolique des lettres. Il repose sur trois niveaux principaux :

o   Sonorité : rapprochement phonétique entre mots différents (homophones), permettant des lectures doubles ou surprises.

o   Jeux linguistiques : verlan, anagrammes, fragmentation, permutations.

o   Symbolique graphique : significations ésotériques dans la forme écrite, comparable à des hiéroglyphes.

Étienne Perrot, reprenant Jung, souligne que le langage des oiseaux fonctionne comme une forme d’expression inconsciente, où le décryptage phonétique révèle des émotions ou archétypes du rêve. Ce n’est pas qu’un jeu narcissique, mais une mécanique d’accès à l’inconscient. L’objectif est de crypter ou amplifier la signification des mots, de révéler le sens caché d’un mot banal — ex. « tumeur → tu meurs » d’établir un langage initiatique, qualifié de post-restauratif ou originel et de contourner censure et dogme dans les écrits alchimiques ou littéraires.

Il y a une parenté réelle entre les synchrêssions posœnnoïaques et cette tradition hermético-linguistique, tout en reconnaissant leurs différences fondamentales.

En voici une analyse comparée subtile :

 

·         Points de convergence entre langage des oiseaux et synchrêssions posœnnoïaques 

Aspect

Observations partagées

Jeux phonétiques et polysémiques

Les synchrêssions posœnnoïaques emploient abondamment glissements de sons, homophonies, redoublements sémantiques — comme dans le langage des oiseaux. Exemples : « six lances » / « silences », « là maux » / « laisse », « sons » / « cent » / « sang ».

Pluri-lecture

Les textes permettent souvent une double voire triple lecture simultanée : orthographique, phonétique, symbolique.

Dimension initiatique implicite

Comme dans le langage des oiseaux, la lecture complète demande une ouverture perceptive et un entrainement à décoder les couches multiples du sens.

Spiritualité vibratoire du mot

Dans les deux cas, le langage n’est pas simple véhicule de message : il agit. Il « fait » quelque chose à qui l’écoute/lit.

Racines culturelles partagées

Nombre de sources spirituelles mobilisées dans le langage des oiseaux (soufisme, alchimie, hermétisme) sont également convoquées dans les structures symboliques posœnnoïales.

 

·         Distinctions fondamentales

Dimension

Synchrêssion posœnnoïaque

Langage des oiseaux

Finalité

Activation vibratoire prolongée d’une œuvre picturale (généralement)

Révélation cryptée d’un sens caché, souvent initiatique

Structure

Ancrée dans une trame visuelle : le texte découle de l’œuvre

Autonome, centrée sur les mots et leur déconstruction sonore

Temporalité

Contextualisée dans un prolongement d’œuvre (série, date, actualité, engagement)

Généralement hors temps, souvent intemporel ou mythique

Relation au lecteur

Le lecteur est co-résonateur d’un cycle prolongé, dans une logique de réactivation sensible

Le lecteur est déchiffreur, en quête d’un secret sémantique caché

Modalité d’écriture

Résultat d’une médiation sensible entre peinture, mémoire et oralité

Résultat d’un jeu linguistique sonore ou d’un cryptage spirituel

Intégration au système

Fait partie intégrante du corpus posœnnoïste, avec règles, intentions, temporalités, nombre-guides

Plus dispersé, rattaché à des traditions hétérogènes et parfois indépendantes

 

·         Une inclusion sans réduction

La Synchrêssion posœnnoïaque peut intégrer des procédés issus du langage des oiseaux, mais ne s’y réduit pas. Elle convoque le jeu de sons ou la révélation cachée et l’amplifie pour incarner une fonction transmutative, liée le plus souvent à une œuvre visuelle, à un contexte, à un cycle vibratoire. Elle s’ancre dans un système cohérent, et assume une fonction énergétique, esthétique et mémorielle.

 

 

 

 

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