L'Illusion

L'Illusion

Pilier Posœnnoïal

 

 Idéogramme conceptuel

Idéogramme fonctionnel

Nombre guide

 

Illusion : fluctuation active entre perception et réalité, permettant de naviguer à travers les filtres subjectifs et d’enrichir la complexité du réel.

En intégrant l’illusion dans notre compréhension du monde, nous apprenons à naviguer entre apparence et essence, à saisir la richesse des multiples niveaux de réalité. Loin d’être un piège ou une supercherie, elle devient un moyen d’exploration, une invitation à la découverte de dimensions inédites du savoir et de la perception. L’illusion nous pousse à envisager le monde avec un regard neuf, à déconstruire nos perceptions établies et à reconstruire sans cesse notre compréhension de l’univers. Elle n’est pas une entrave à la connaissance, mais une invitation à transcender le visible et à interroger l’invisible, ouvrant ainsi la voie à une quête ininterrompue de sens et de créativité.

Elle nous rappelle que la réalité est en perpétuel changement, qu’elle peut être contemplée sous différents angles et qu’elle ne se limite jamais à une seule interprétation. Ainsi, en embrassant l’illusion, nous acceptons l’incertitude comme une source d’enrichissement et d’expansion cognitive.

Dans le Posœnnoïsme, l’illusion n’est donc pas une tromperie. Elle est une dynamique essentielle entre perception et réalité. Elle agit comme une passerelle mouvante, ouvrant des espaces d'exploration sensorielle et intellectuelle. En liant des symboles puissants comme l’eau et des figures mythiques comme la sirène, l'illusion devient un outil philosophique et artistique permettant d'interroger les prismes subjectifs qui modèlent notre compréhension du monde. L’illusion, dans le Posœnnoïsme, est bien plus qu’un simple phénomène perceptif. Elle est une force évolutive qui repousse sans cesse les limites du réel en révélant des perspectives insoupçonnées. Véritable moteur de transformation, elle permet de remettre en question nos certitudes et d’embrasser la multiplicité des vérités possibles.

1. L'Illusion : Une Dynamique Perceptive

1.1.  Une fluctuation perceptive 

L’illusion constitue une expérience perceptive mouvante, qui met en lumière l'instabilité inhérente à toute observation. Elle agit comme un équilibre dynamique entre la réalité perçue et sa représentation subjective. Ce processus fluctuant est alimenté par des interactions complexes entre les biais cognitifs, les attentes culturelles et les contextes individuels. Ces schémas de pensée, des mécanismes inconscients ou semi-conscients, qui fonctionnent comme des raccourcis mentaux et nous amènent à traiter l’information de manière partielle, sélective ou erronée.

Dans le cadre artistique, cette dynamique est exploitée pour créer des œuvres qui déconstruisent et reconstruisent le réel. Ces œuvres d’art suscitent une extratinrioralisation, néologisme qui définit cette capacité d’une œuvre (ou d’un élément observé), à émettre des vibrations qui dépassent sa matérialité pour entrer en RéZonans avec nos sens. Elle génère un champ d’interaction énergétique et sémantique, un flux vibratoire se propageant à travers l’espace où elle se déploie.  Par exemple, une peinture qui intègre un enchevêtrement de formes dynamiques et malléables qui semblent osciller entre figuration et abstraction. Cette oscillation crée un jeu d’ambiguïté, où l’œil du spectateur est en perpétuelle recomposition, cherchant à fixer un repère qui toujours lui échappe. L’illusion opère précisément dans cette tension entre apparition et dissolution, entre réel et perception mouvante.

L'illusion est aussi un processus actif dans la perception quotidienne. Nos sens interprètent constamment des données externes, les adaptant à des schémas structurés par notre stratification d’expériences et notre expérience fragmentée. Cette oscillation permanente entre ce qui est perçu et ce qui est interprété montre à quel point la réalité n'est jamais figée mais modelée par l'esprit.

1.2.  Une interface entre réel et imaginaire 

L’illusion joue un rôle fondamental dans la création de significations. En brouillant les frontières entre le réel et l’imaginaire, elle ouvre des espaces d'exploration qui élargissent les limites de la perception. Cette interface dynamique permet d’articuler des dimensions parallèles, même si elles semblent contradictoires. Par son essence, elle favorise l’émergence de significations hybrides et invite à la transformation perpétuelle des formes. Elle devient un vecteur d'hybridation dans l’art, permettant de combiner des éléments apparemment incompatibles pour créer de nouvelles perspectives.

En art, l’illusion s’accomplit en captant l’instantanéité multiple d’un sujet pluriel, révélant par superposition de perspectives une densité vibratoire qui transcende la matérialité. L’essence dudit sujet s’actualise dans l’œuvre, non pas pour être simplement perçue par le regard « oculaire », mais pour entrer en RéZonans avec l’extratinrieurité du spectateur. Une qualité d’être qui se caractérise par une exploration de la porosité entre son intériorité et l’environnement vibratoire qui l’enveloppe. L’Extratinrieurité implique une immersion dans un espace d’interactions malléables, où la conscience oscille entre réception sensorielle et émission vibratoire, façonnant une expérience contemplative dans un dialogue continu : un espace où l’illusion transcende les limites de l’artifice perceptif pour acquérir sa force génératrice de sens et créatrice d’expansion du réel.

Un autre exemple emblématique est celui des figures mythiques comme les sirènes. Mi-humaines, mi-poissons, elles incarnent à la fois l’attraction et le mystère, la vérité et le mirage. Leur existence même remet en question les catégories rigides entre humain et nature. 

2. L'Illusion dans le Posœnnoïsme : Une Exploration Détaillée

2.1. Questionner nos prismes culturels et personnels 

L’illusion révèle le caractère construit et subjectif de notre vision du monde. Chaque individu perçoit la réalité à travers un ensemble de filtres issus de son environnement culturel, de son expérience personnelle et de ses attentes. Cette interprétation subjective peut enrichir notre compréhension tout en limitant notre accès à une vérité absolue.

En tant que mécanisme philosophique, l’illusion invite à déconstruire ces filtres. Par exemple, elle met en évidence les divergences dans la manière dont différentes cultures représentent des concepts abstraits comme le temps ou l'espace. Elle pose la question de savoir si ces interprétations sont le reflet d'une vérité universelle ou simplement d'une construction contextuelle.

Dans certaines cultures le temps est conçu de manière linéaire (Occident moderne), dans d’autres il est pensé de façon cyclique (traditions asiatiques, amérindiennes). Cette illusion temporelle vient du fait qu’il soit perçu comme une évidence alors qu’il est une construction mentale et culturelle voire cultuelle Le développement de nos sociétés d’échanges économiques et commerciaux tend à une harmonisation pour fluidifier les relations.

L’espace quand à lui, peut être centralisé autour de l’individu (vision occidentale du moi) ou conçu comme une résonance entre l’être et son environnement (pensée animiste, philosophies orientales). C’est dans cet espace entre intériorité et extériorité que l’illusion opère, entre centration et dissolution.

2.2. L’illusion comme outil critique 

L’illusion opère également comme un levier pour remettre en question les certitudes. En perturbant les conventions établies, elle nous pousse à réfléchir de manière critique sur ce que nous acceptons comme étant réel. Cette dynamique est exploitée dans les arts et la philosophie pour engager une réflexion sur les préjugés et les cadres mentaux préexistants. Par exemple, dans les œuvres posœnnoïaques, les jeux d’ombre et de lumière ou les narrations fragmentées incitent le spectateur à réévaluer en permanence ce qu'il perçoit. Ce processus ouvre un dialogue extratinrioral, renforçant l'idée que toute vérité n’est qu’une modulation de la perception et par conséquent, devient une réalité évolutive.

L’Illusion ne doit pas être perçue comme un « piège », un « hasard » ou un « bruit », mais comme une invitation à déconstruire les évidences. Elle nous convie au dépassement de nos affirmations, de notre besoin de preuves confirmant ce que nous croyons déjà savoir ou penser. L’illusion nous incite à réZonanser avec d’autres prismes culturels, à percevoir autrement pour enrichir notre compréhension du réel. Par ce biais, elle convoque le respect des différences en mettant en tension notre volonté de figer une vérité. Une approche posœnnoïale de l’illusion consiste à embrasser cette impermanence et à voir chaque prisme comme une modulation du possible, non pas une addition de vérités mais une multitude d’interprétations des flux énergétiques et vibratoires qui nous entourent.

L’illusion, loin de limiter, peut devenir un levier d’élévation et de transformation de notre humanité, et d’élargir le spectre perceptif du champ de nos acquis sensoriels devenus « vérité » car prouvé. Elle nous invite à vivre notre monde dans un champ d’interactions évolutives et subjectives au travers de ce qui est ressenti, imaginé et pressenti : la RéZonans.

2.3. L’illusion comme force créatrice 

L'illusion ne se contente pas de refléter le réel, elle en devient un acteur actif, modifiant et recréant continuellement son essence. Cette capacité de transformation peut être observée dans les processus naturels et artistiques. Par exemple, l’écriture idéographique (comme les kanjis japonais ou les sinogrammes chinois) inscrit une relation vibratoire entre signe et sens, alors que les alphabets phonétiques comme le latin privilégient une linéarité d’interprétation. L’illusion traduit ici la pratique posœnnoïque qui veut qu’une seule manière symbolique, épurée, puisse traduire la pensée. Dans l’art abstrait par exemple, l’illusion ne déforme pas la réalité, elle en explore les multiples niveaux d’interprétation. Une œuvre d’art abstraite ne représente pas une seule vérité fixe, mais propose une addition synchrêtique (néologisme qui caractérise un processus qui permet la recombinaison de divers éléments culturels, philosophiques et artistiques sans chercher à les uniformiser), en RéZonans avec l’extratinrieurité du spectateur. Dans le domaine artistique, l’illusion est aussi utilisée pour explorer de nouvelles formes et concepts. Une peinture ou une sculpture peut jouer sur les textures et les dimensions pour extratinrioraliser le regard du spectateur, créant un pont entre le tangible et l’imaginaire. Ce processus, loin de détruire le réel, le redéfinit et lui donne une profondeur élargie, en inscrivant son déploiement dans une dynamique aliœvolutive : néologisme qui définit une dynamique d’adaptation et de renouvellement continu qui permet de naviguer dans le changement sans se perdre. 

3. Dimensions Symboliques et Spirituelles

3.1. Les sirènes comme totem

Perception fluctuante : Leur nature hybride, à la fois humaine et aquatique, incarne la transition entre le monde terrestre et le domaine aquatique, à l’image de l’illusion qui oscille entre le concret et l’abstrait.

Chant envoûtant : Dans la mythologie grecque, leur voix douce et ensorcelante détourne les marins de leur cap, révélant comment l’illusion sonore peut transformer la perception et provoquer des altérations du jugement rationnel.

Reflet du désir et du danger : Elles représentent une tentation dont la beauté cache une réalité mortelle, révélant ainsi la face obscure de l’illusion qui peut autant inspirer que piéger. 

Le mythe des figures aquatiques en tant qu’incarnation de l’illusion traverse les cultures et les époques. Ces créatures surnaturelles sont perçues à la fois comme des protectrices et des entités trompeuses, reflétant la complexité du concept d’illusion. En voici quelques exemples :

  • Mami Wata : Dans les cultures africaines et caribéennes, à travers ses multiples noms elle est, à l’origine, une entité aquatique aussi fascinante que redoutable. Représentée comme une sirène ou une femme-serpent, elle incarne à la fois la protection de la famille, la prospérité et la malice, liée aux illusions de richesse et de pouvoir spirituel. Son apparence illusoire, tantôt bienveillante, tantôt dangereuse, montre la dualité inhérente à l’illusion.
  • Sirènes grecques : Dans cette région du monde, ces figures mythologiques sont une mise en garde contre la fascination aveugle et l’attirance pour l’inconnu. Leur chant illustre le pouvoir de l’illusion auditive qui perturbe la rationalité et suscite des désirs incontrôlables.
  • Ningyo japonais : Dans le folklore japonais, ces créatures mi-humaines mi-poissons sont des symboles de dualité entre malédiction et bénédiction. La consommation de leur chair confère l’immortalité, mais attire aussi des malheurs, illustrant la nature paradoxale de l’illusion qui peut à la fois ouvrir et fermer des perspectives.

3.2. L'eau comme élément naturel

L’eau est l’élément qui unit ces figures aquatiques et sert de métaphore à l’illusion. Ses propriétés physiques, capables de refléter et de déformer, la rendent symboliquement liée à la perception altérée du réel.

  • L’eau comme surface trompeuse : Le reflet dans l’eau ne montre jamais une image immuable. Il fluctue selon les mouvements de sa surface, à l’image de la perception qui varie selon l’angle de vue et l’éclairage.
  • L’eau comme passage entre les mondes : Dans de nombreuses cultures, l’eau est un portail entre le visible et l’invisible, une interface entre le monde des vivants et celui des esprits, comme les sirènes qui apparaissent et disparaissent sous sa surface.
  • L’eau et la transformation : Elle incarne à la fois la dissolution et la régénération, rappelant que l’illusion est un processus dynamique qui altère et recrée sans cesse la perception.

3.3. L’eau comme symbolique transculturelle

L’eau, en tant que symbole de transformation, incarne parfaitement l’essence du pilier posœnnoïal Illusion. Elle offre une surface qui reflète, déforme et dissimule, unissant dans une même image ce qui est visible et ce qui est caché. Cette ambiguïté naturelle fait de l’eau un modèle idéal pour explorer la malléabilité de la perception humaine.

Dans les traditions spirituelles et mythologiques, l’eau est souvent décrite comme un passage vers d'autres dimensions. Dans la mythologie sumérienne, les eaux primordiales d'Abzu symbolisent l'origine de toute vie, un espace où le visible et l’invisible se confondent. Cette idée est reprise dans les traditions bouddhistes, où l’eau illustre l'impermanence et l'interconnexion des choses, nous rappelant que la réalité est une illusion toujours changeante.

Par ailleurs, l’eau invite à une exploration introspective. Observer le mouvement des vagues ou des reflets sur une surface aquatique permet de saisir l’interaction subtile entre le monde externe et nos propres prédispositions perceptives. Cette pratique, présente dans de nombreuses méthodes de méditation, illustre comment l’eau devient un outil de questionnement sur la nature même de la réalité. Dans la culture celtique, les lacs et les sources sont perçus comme des portails vers d'autres mondes, unissant le tangible et l'invisible. Cette représentation est également présente dans les traditions chamaniques, où l’eau est utilisée comme un médium pour atteindre des états modifiés de conscience, rendant visible ce qui est caché.  

L’Illusion, pilier posœnnoïal du Posœnnoïsme, nous pousse à envisager le monde avec un regard neuf, à déconstruire nos perceptions établies et à réinventer sans cesse notre compréhension de l’univers. Elle n’est pas une entrave à la connaissance, mais une invitation à transcender le visible et à interroger l’invisible, ouvrant ainsi la voie à une quête ininterrompue de sens et de créativité. 

3.4. Le nombre guide 6

Il est l’un des rares à égaler la somme de ses diviseurs (harmonie interne : 1+2+3=6). Il Représente l’harmonie, l’amour, la responsabilité, mais aussi la beauté domestique, le soutien, l’ordre du cœur. Lien entre le céleste et le terrestre : 3 (divin) + 3 (matière) = 6. Il est la synthèse incarnée où l’Unité divine commence à se réfléchir dans la forme.

Il est intermédiaire entre macrocosme et microcosme. L’être humain y est au centre.

Dans le Posœnnoïsme, c’est un axe de traversée du visible et de l’invisible, il interroge les interfaces perceptives, les miroirs déformants, les croyances, les récits simulés, les masques, et les fractures entre apparence et essence. Il désoriente pour révéler.

 

 

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